FATIMATA TOURE

L’Afrique des jeunes leaders : Habibatou Diallo de la Guinée konacky

Habibatou Diallo est une leader chevronnée. Admirée de tous, elle s’est faite remarquer au YALI grâce à son dynamisme et son courage. Femme battante et entreprenante, je l’ai tout de suite appréciée. Elle m’a aussi démontré qu’en Afrique une femme peut s’imposer professionnellement et défier les barrières des stigmates. Qui ne veut pas connaître Habibatou Diallo de la Guinée Conakry? 😂😂 Celle qui nous chauffait sans cesse les oreilles avec sa « Guinée konacky » à force de l’entendre parler de son pays, c’est devenu une litanie pour tous les Yaliens. Beaucoup ont mémorisé le nom de la Guinée Conakry grâce à elle, vu que son nom est toujours suivi de la « Guinée Conakry »(remarquez par vous-même 😂😂). Euh bref, voici l’occasion d’en savoir plus sur elle

Qui est Habibatou Diallo? ( de la Guinée Conakry bien-sûr)

Crédit photo Habibatou Diallo
Crédit photo Habibatou Diallo

Je suis Habibatou Diallo de la Guinée Conakry ( 😂😂 évidemment), âgée de 27ans. Assistante administrative dans une ONG WAFRICA. Je suis activiste dans les ONG suivantes: WAFRICA qui signifie femmes d’Afrique. L’Observatoire Guinéen pour des Élections Libres et Transparentes(OGELT) où j’occupe le poste de la communication et de l’information. Les Amis pour le Développement et l’Assainissement (LADA). J’aime la lecture et le sport.

La Guinée Conakry! Eh oui! Beaucoup ont connu ce pays grâce à toi. Peux-tu nous en dire un peu sur ce beau pays?

Crédit photo Habibatou Diallo
Crédit photo Habibatou Diallo

La Guinée est un pays de l’Afrique de l’Ouest avec une superficie de 242 857 km2 avec 13 246 049  d’habitants. Elle présente quatre(4) régions naturelles telles que la moyenne Guinée, la haute Guinée, la Guinée forestière et la basse Guinée. La Guinée est un pays laïc et ouvert à tous.

Habibatou Diallo (de la Guinée Conakry 😂😂), pourquoi le programme YALI?

Crédit photo Habibatou Diallo
Crédit photo Habibatou Diallo

Je me suis inscrite au programme YALI pour renforcer mes capacités sur le leadership. Être outillée des procédures pour mieux m’intégrer dans les ONG et consolider un réseautage entre Africains. La route est longue pour cette révolution tant attendue de la jeunesse africaine. Par conséquent, nous devons nous préparer pour cette genèse.

Habibatou Diallo (de la Guinée Conakry 😂😂), quel est ton projet et pourquoi ce projet?

Mon projet est le suivant: réduire le taux des violences basées sur le genre.
Ce projet me tient personnellement à cœur parce qu’il va sur la base d’un constat dans mon pays où les violences prennent de l’ampleur. L’impact qu’aura ce projet sur la société est que la communauté sera conscientisée sur les violences basées sur le genre et une réduction de ce fléau.

Habibatou Diallo (de la Guinée Conakry 😂😂), qu’as-tu appris au YALI?

Au YALI, j’ai appris ce qu’est le vrai sens du leadership. Le travail en groupe, qui aide un leader à savoir s’impliquer et influencer dans sa communauté. En plus de cela, j’ai tissé un réseautage très solide avec les amis des autres pays. J’en serais éternellement reconnaissante.

Habibatou Diallo( de la Guinée Conakry 😂😂), quels sont tes moments forts de cette aventure?

Mes moments forts de l’aventure YALI sont:
– La retraite
– Le travail en groupe par rapport au projet communautaire
– Le réseautage
– Les sorties pédagogiques, les ateliers thématiques, mais aussi, et surtout la présentation de mon projet personnel devant les membres du jury,c’était un jour tant attendu et je crois qu’on a tous relevé le défi.

Crédit photo Habibatou Diallo
Crédit photo Habibatou Diallo

Habibatou Diallo( de la Guinée Conakry 😂😂), quel message as-tu à passer aux jeunes Africains?

En tant que jeune issue du YALI, j’aimerais amener les jeunes Africains à s’unir, travailler ensemble afin de développer l’AFRIQUE dans tous ses aspects. On doit cultiver l’entrepreneuriat, quel qu’en soit le domaine. L’entrepreneuriat fait sans nul doute partie des dix commandements du succès.


L’Afrique des jeunes leaders : Mamedi Soboa Thera du Mali

Crédit photo Fatim Touré
Crédit photo Fatim Touré

Grand! Pas seulement par sa taille mais aussi par sa personnalité, son impact et son humanisme envers son prochain. Mamedi Soboa Thera est mon compatriote Malien, celui avec qui j’ai acheminé mon YALI Dakar(YALI : Young Africans Leader Initiative). Représentant de notre communauté au Sénégal, ce grand homme a très bien su occuper sa place de président qu’on lui a octroyé de justesse. Qui vous a dit que gérer cinq grandes filles était une mince affaire? 😂😂😂 allez-y demander à Thera, comment il s’est demené pour céder à nos caprices?
j’admire ce philanthrope et je suppose que vous aussi en lisant cet article édifié à sa hauteur.

Qui est Mamedi Soboa?

Crédit photo Mamedi Soboa Thera
Crédit photo Mamedi Soboa Thera

Je réponds au nom de Mamedi Soboa Thera. j’ai 27 ans et marié. Je suis ingénieur en informatique, analyste développeur. Consultant en système d’information et Gestionnaire Financier. Je suis actuellement assistant IT à la FAO Mali.
Par ailleurs je suis Président de l’Union des jeunes pour la renaissance du Mali (U.J.R. Mali). Secrétaire chargé des relations extérieurs et de la coopération internationale du bureau fédéral Africain de l’organisation panafricaine des jeunes pour la promotion de l’intégration Africaine(OPAJ_PIA). Membre fondateur de GIYADA AFRICA  et membre de plusieurs autres organisations de jeunesses au Mali et en Afrique.
Je suis un alumni du Centre Régional de Leadership YALI Dakar au Programme Public Management de la Session 8.
J’aime les defits, regarder les documentaires et débats, et surtout servir mon prochain.
Je suis un Africain du Mali.

Pourquoi tu t’es inscrit au programme YALI?

Crédit photo Mamedi Soboa Thera du Mali
Credit photo Mamedi Soboa Thera du Mali

Au fait, le véritable déclic a été ma conviction que si les jeunes sont exposés au concept du leadership au service des autres, et qu’on leur offre les compétences, les outils et le soutien nécessaires, pour devenir des acteurs du changement dans leurs communautés, ils peuvent transformer des vies, des communautés, voire même notre continent. En les encourageant à utiliser leurs talents, leur temps et leur énergie pour rendre notre monde meilleur.
J’ai vu que le yali peut alors m’aider à développer mes compétences en développement personnel, en leadership et surtout développer mes capacités intellectuelles dans le sens de la citoyenneté, de la mise en place des politiques publiques, de la structuration et fonctionnements de nos administrations publiques, privées, de nos organisations Internationales, de la bonne gouvernance et de la transparence.
Par ailleurs Le CRL Dakar (CRL : Centre Régional de leadership) étant le point de rencontre des jeunes des 16 nationalités différentes, était une opportunité de faire passer ma vision pour l’Afrique et la faire comprendre à d’autres jeunes. J’espère que j’ai réussi ma mission.
Voilà pourquoi je me suis inscrit au Yali.

Ton projet, pourquoi vous l’avez créé? Et Quel impact ce projet aurait sur la société?

Mon projet « Lumière des Nations  » est un projet d’éducation, de sensibilisation et d’information des enfants et Jeunes des écoles et lycées (soit depuis les bas âges) sur la citoyenneté; le civisme; les acquis de la bonne gouvernance etc.
Dans notre société qui ne croit plus à la réussite, il faut redonner espoir aux jeunes. Les accompagner vers des projets intégrant d’emblée des dimensions économiques, sociétales, sociales et territoriales. C’est aussi participer à l’évolution des comportements pour préparer un avenir meilleur. Ce que je veux, c’est permettre de faire émerger des talents, des idées, des compétences et surtout inciter les jeunes à prendre leur destin en main. Ce qui est extrêmement bénéfique. Pour cela nous devrions cultiver des bons citoyens dans tous les sens.
À la réalisation du projet, Il permettra de répondre aux questions suivantes:
-comment donner à cette jeune génération si présente et férue de technologie les moyens de collaborer et d’innover au service d’une transformation sociale positive ?
-Comment encourager les jeunes à trouver des solutions aux défis les plus critiques du monde actuel, tels que leur autonomisation; les conflits armés; l’incivisme; l’extrême pauvreté; les dégradations environnementales; les épidémies; l’analphabétisme et la mauvaise gouvernance ?

Qu’as tu appris de plus à Yali?

Yali, oufffff! Le Yali est magique.
Premièrement, le Yali m’a permis de compter désormais dans ma famille 99 jeunes des nationalités différentes.

Le Yali m’a permis de renforcer mon développement personnel et en leadership ainsi que d’avoir des connaissances en « public management » tel que la bonne gouvernance; la transparence etc.
En tant que jeune, quel message as-tu à passer aux jeunes africains.?

L’Afrique est à la croisée des chemins. Elle est désormais au cœur des préoccupations de développement dans lesquelles sont engagés ses dirigeants. Ces derniers peinent à trouver une issue heureuse à partir de laquelle le continent noir pourrait jouer un rôle de premier plan sur la scène internationale. Il est nécessaire de réfléchir à une nouvelle génération de leaders, capables de relever plusieurs défis comme ceux de la fragmentation de l’espace; de l’histoire et du savoir; de la refondation de l’État; de la promotion de la démocratie et des droits humains; et de la mise en place de nouvelles conditions de paix et de liberté. Gage d’un développement durable et surtout de la promotion de l’intégration sous toutes ses formes. Cette nouvelle Génération, c’est nous.

Crédit photo Mamedi Soboa Thera
Crédit photo Mamedi Soboa Thera

La Jeunesse Africaine  doit avoir un ardent désir de servir notre nation, la nation Africaine.
La force d’un peuple se trouve dans sa capacité à se fédérer contre l’adversité. Si nous et nos parents ne l’avons pas su, nos enfants, eux, doivent le savoir, et c’est notre devoir de le leur enseigner.
Nous sommes l’Afrique nouvelle.
Nous sommes dynamiques.
Nous sommes bien informés, interconnectés.
Nous sommes résolus à réunifier l’Afrique.
Nous somme la nouvelle génération d’Africains qui s’élève…
Nous allons travailler à unir le grand continent.
Nous sommes talentueux, Laborieux, studieux, décomplexés, prêts à défendre les intérêts de l’Afrique.
L’esclavage sous une autre forme nous a été laissé en héritage…
Mais nos enfants à nous seront  des hommes libres…

Quels sont tes moment forts de l’aventure?

Mon YALI est rempli de moment fort.
Les moments les plus forts ont été :
Ceux passés avec mes frères et soeurs Maliens. Il s’agit de Tima (la grande soeur); de Naba; de Fatim(Moi 😎); de mon bébé Fylli; de Danielle; de  Dianguina; Harouna et Maiga.
Ceux passés avec mon frère et ami du Benin, mon cochambrier. Je me réveillais chaque matin en criant le nom de mon frère Willy Wylly le super « Wangueur… » 😂😂
Les moments avec mes frères et soeurs de public management (Une vraie famille que des personnes insistantes et intéressantes).

Crédit photo Mamedi Soboa Thera du Mali
Public Management. Crédit photo Mamedi Soboa Thera

Les autres programmes, « Civic leadership » et « Business Entrepreneuriaship ». Je ne pourrais pas citer tous car tout le monde sait que je suis le MAMEDI de tous les participants.
Spéciale dédicace à mon frère Tidiane du Sénégal qui m’a fait l’honneur de me dédier une partie de son poème  » Quel sage que ce grand Mamedi,
Il ne l’est pas juste par la taille et le gabarit,
Oui, il culmine à deux mètres « hors tva » mais croyez-moi,
Si les qualités humaines se mesuraient en hauteur Il dépasserait de loin le kilimanjaro »
Quel honneur!.


L’Afrique des jeunes leaders: Fatou Siby Ndiaye du Sénégal

 

Fatou Siby Ndiaye est une femme entreprenante et courageuse. Une jeune diplômée qui cherche à contribuer au développement de son pays. Son dynamisme et sa persévérance m’ont touché lors de nos travaux de « living groupe » sur nos projets communautaires au YALI. En plus de ses occupations familiales, elle n’a tout de même jamais baissé les bras. Un exemple a suivre pour les femmes qui aspirent à s’imposer dans le changement positif de l’Afrique. C’est ainsi que nous avons jugé nécessaire de partir à sa rencontre pour en savoir plus sur elle; sur son choix du programme Yali et de son projet..

Fatou Siby Ndiaye, peux-tu nous en dire un peu sur toi?

Crédit photo Fatou Siby Ndiaye

    Crédit photo Fatou Siby Ndiaye

Je suis Fatou Siby Ndiaye, Sénégalaise, 27 ans. J’ai terminé mes études de droit et je fais des stages dans des structures publiques travaillant dans la décentralisation, un domaine qui me tient énormément à cœur.

Pourquoi le programme YALI?

Je me suis inscrite au programme YALI pour renforcer mes capacités en leadership et pour avoir le bagage nécessaire pour réaliser mon projet. Le YALI a beaucoup à offrir pour les jeunes dynamiques qui tendent vers le renouveau et le développement de l’Afrique. C’est un carrefour d’apprentissage où les connaissances fusent de partout.
Quel est ton projet et pourquoi ce projet?

Mon projet est un incubateur de projet pour les collectivités locales au Sénégal. Ce projet a pour ambition de s’appuyer sur la décentralisation pour lutter contre le chômage. Appuyer les femmes, aider les collectivités locales à atteindre un développement local durable.
Le projet en tant que tel aura un impact direct au niveau des collectivités locales sur leur croissance, leur efficacité, leur développement, l’encadrement des jeunes et des femmes.

Crédit photo Fatim Touré
Crédit photo Fatim Touré

Qu’as – tu appris au YALI?

J’ai beaucoup appris avec le Yali surtout à apprendre à fixer mon projet, le mettre en oeuvre. Aussi j’ai beaucoup gagné au niveau personnel, une grande découverte de soi avec nos cours de développement personnel qui m’ont énormément aidé. J’ai aussi développé ma capacité à travailler en groupe avec nos séances intenses d’exercices, d’échanges, de débats et notre projet de service communautaire.

Quels sont tes moments forts de l’aventure?

Mes moments forts ont été nombreux… Mais ce qui m’a le plus marqué ce sont les rencontres que j’ai fait ici, au YALI. L’Afrique a vraiment du potentiel et je l’ai senti avec les jeunes dynamiques du YALI. Ces rencontres m’ont été énormément bénéfiques. Je ne pouvais rêver mieux pour le décollage de ma carrière professionnelle.

Crédit photo Fatim Touré
Crédit photo Fatim Touré

Quels conseils as- tu à donner aux jeunes Africains?

Aux jeunes Africains je leur conseille de prendre conscience que le développement du continent est entre leurs mains, nos mains. Nous sommes le devenir de l’Afrique et par conséquent nous devons agir, entreprendre ensemble pour une Afrique meilleure.


L’Afrique des jeunes leaders : Harry Viderot du Bénin

Crédit photo Fatim Touré
Crédit photo Fatim Touré

Lors de mon séjour au Yali, j’ai eu à rencontrer pas mal de personnes, mais une m’a particulièrement touchée.
Un homme exceptionnel qui m’a surprotégé lors de mon séjour au Sénégal: Harry Viderot, le seul et l’unique, gentil, humble intelligent mais de surcroît humain. Toutes ces qualités sont peu pour qualifier celui qui a été mon chef de village. Pragmatique, sympa et professionnel j’ai beaucoup appris sous ses ordres en tant que chef de village adjointe. Connaître ce grand homme m’a juste été bénéfique, j’ai vu en lui le potentiel d’un homme capable de changer notre Afrique. De ce fait Je ne pouvait garder cela rien que pour moi, sans jeu de mots ni prétentions ça serait un gâchis, raison pour laquelle je vous invite a faire plus amples connaissances avec lui.

Qui est Harry Viderot?

Crédit photo Harry viderot
Crédit photo Harry Viderot

Je suis Viderot Gnonnan harry Jeer Jr du Bénin. Consultant international en management des projets et politiques internationales. Expert en communication, marketing et relations publiques. Expert en climat et environnement/sécurité et sûreté/agenda 2030. Professeur d’université ALISON Tutor USA/Ireland. Praticiens Université de recherche des nations Unies Suisse.
Directeur ONG et CABINET TALENT INCUBATOR. Past président rotary comité nationale de liaison inter club CLIC et RCC IFE AIESEC Alumni. MAB-UNESCO Ambassadeur. Expert programme GLOBAL Solution BERLIN G.20. COY Berlin contributeur et formateur.

Pourquoi le programme yali?

Suite à mes programmes internationaux, expériences internationales et expériences avec mon projet Éducatif primé par l’UEMOA pour le programme TALENT DU MONDE en France avec la BCI ; BDI et CCI c’était donc important de partager cela avec des leaders africains afin de :
• Renforcer la pensée critique,
• Résoudre des problèmes disciplinaires complexes et multiples,
• Booster l’esprit d’entreprise,
• Accroître l’utilisation novatrice des informations, des connaissances et des opportunités,
• Encourager la communication et la collaboration multiculturelle,
• Créer la sensibilité chez nous jeunes sur les questions de l’Afrique contemporaine.
Ainsi en participant au Civic Leadership , dans le cadre de ces programmes de formation et à travers des ateliers thématiques et ateliers d’experts , orienté vers ceux qui sont ou aspirent à être civiquement engagés comme nous ; à être au service du public par le biais d’organisations non gouvernementales, d’organisations communautaires, ou par le bénévolat ; à travers les sous-thèmes tels que la gestion de l’organisation, la planification stratégique, la collecte de fonds, les relations communautaires et la sensibilisation, le plaidoyer, le suivi et l’évaluation, les médias et la création de coalition qui seront explorées.
Avec quel projet a tu postulé au Yali?, pourquoi ce projet? Et Quel est son impact sur la société? 

Dans le souci de procurer aux enfants une éducation de qualité qui est une priorité pour nombre de familles béninoises. Dans un contexte où le système scolaire présente un certain nombre de carences à leurs yeux. Elles investissent fortement dans les travaux dirigés et les cours particuliers. Ledit projet revient sur l’essor de ce phénomène et en propose une lecture critique. L’absence de formation des répétiteurs, aux profils sociaux variés. L’accumulation des heures de travail extra-scolaires sans se soucier des rythmes de l’enfant, ou encore le coût important de ces séances qui peuvent avoir lieu dans des conditions matérielles extrêmement variables, sont autant de phénomènes abordés par les critiques pour discuter de l’utilité de ce type d’accompagnement. Mais aussi pour mettre en évidence l’importance de l’exploitation des attentes des familles par des marchands de savoirs dont l’activité est faiblement régulée. Ledit projet propose ainsi en conclusion des mesures résumées dans une proposition dénommée le passeport de l’étudiant pour pallier ces dysfonctionnements importants et mieux soutenir le système éducatif par une meilleure formation, une bonne orientation, et l’insertion de ces jeunes et l’accompagnement à l’auto-emploi.
Ce projet qui prendra naissance dans sa phase pilote au BENIN aura pour ambition d’être exporté ensuite dans les pays de l’UEMOA . Levier de croissance garanti, et retour sur investissement très rapide, la formation à l’entreprenariat et à l’employabilité par un soutien au système éducatif afin d’améliorer sa qualité et aider les jeunes à l’auto-emploi et aux nouvelles technologies est solution que nous offre mon projet LE PASSEPORT POUR L’ENTREPRENARIAT ET l’EMPLOYABILITE.
Qu’as-tu appris de plus à Yali?

De telles rencontres entre responsables des projets, entre leaders d’horizons divers ont été profondément utiles.
On permit :
-l’échange direct d’expériences, de méthodes, d’outils, de recettes, de tout ce qui fait la différence entre un projet qui fonctionne et un projet qui échoue.
-De Fournir une plate-forme et des outils pour renforcer l’autonomisation et le dynamisme de nous, jeunes Africains.
-D’Éveiller nos potentiels de leadership inné pour le bénéfice de l’Afrique et ses partenaires mondiaux tels que l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), le Centre Africain d’études supérieures en gestion (CESAG) et ses partenaires, Synapse Center et WARC.

Quels sont tes moments forts de l’aventure?

Crédit photo Fatim Touré
Le programme Civic leadership

Mes moments forts de l’aventure c’est que j’ai appris de chaque leader présent. Mais surtout des membres du groupe EVOLUTION qui résument à eux seul mon expérience: Un frère Toure Harouna du Mali qui partageait en plus ma chambre. Une amie que je pouvais espérer tout temps pour communier les objectifs du groupe la nommée Fatou Siby du Senegal. Ma sœur et mon unique, comme j’aime le dire vu sa forte personnalité mais tellement adorable nommée Ghlana de la mauritanie. Et celle que j’appelle ma miss. Ma préférée Fatim, qui m’a fait couler les larmes car je me suis rendu compte qu’il fallait se dire ce 17 novembre jour de mon anniversaire au revoir . Miss Fatim avec qui je partageais tous mes moments de ma superbe vie yalienne( trop chou 😭😭 snif snif je vais pleurer. Mais wallah j’ai pas inventé la partie là lol 😂😂 euh juste pour rire) Merci au groupe évolution. Merci au groupe CIVIC LEADERSHIP que j’ai eu l’honneur de coordonner en tant que chef de village. Et tout simplement MERCI à la famille la cohort 8 YALI. Merci au SYNAPSE ET AU CRL YALI.

En tant que jeune quel message as- tu pour la jeunesse africaine?

Avec un réseau fort de leaders de la société civile, sur la scène publique et des entrepreneurs créateurs d’emploi sur le continent. Il devient clair que le continent est entre de bonnes mains. «Ces 3 programmes: Business entrepreneurship, Public management et bien sûr Civic leadership constituent la charnière de tout pays. Par conséquent former et renforcer ces leaders africains dans ces domaines précis ne peuvent être que bénéfique pour notre cher continent. D’autant plus que ce sont ces même leaders qui sont l’avenir de l’Afrique », croyons en nos valeurs, croyons en nos projets, et ensemble portent les.


Mali : le calvaire des étudiants d’universités publiques

Quand j’ai eu le bac, j’étais toute excitée : « Waouw! Je vais à l’université! Je suis maintenant majeure. Je suis une grande fille. » Je m’imaginais déjà comment ça serait : les cours avec des éminents professeurs, l’ambiance avec les autres étudiants, le changement de décor et même de système… Excitée comme une puce, j’ai tout de suite accepté d’aller m’inscrire à la faculté des sciences juridiques et politiques de Bamako. Sous les conseils avisés de mon père. Que dis-je? Je n’ai même pas eu mon mot à dire! De toute façon, à l’époque, je ne connaissais rien sur les universités de mon pays. Tout ce que je voulais, c’était aller dans une faculté et être étudiante. Mais, sincèrement, j’étais loin de m’imaginer tout ce qui m’attendait.

La galère dès l’inscription

Dans toutes les universités, il faut d’abord commencer par l’inscription. Évidemment, comme tout bon élève, j’avais déjà tous mes documents fins prêts. Tout va bien se passer, c’est juste une inscription. Il n’y a rien de plus banal. N’est-ce pas? Eh bien pour votre gouverne, dans les universités publiques de chez moi, ce n’est pas aussi facile qu’on se l’imagine. Déjà à l’inscription, tu te rends compte qu’il n’y a vraiment pas de règlement.

L’inscription, tu ne la règles pas avec l’administration hein! Non non. C’est les membres de l’AEEM qui décident quand et comment un étudiant s’inscrit. L’AEEM est l’Association des Élèves et Étudiants du Mali. Normalement, ils sont là pour revendiquer les droits des étudiants, les représenter dignement devant l’administration universitaire, défendre les étudiants en cas de problèmes ou autres désagréments. Malheureusement pour nous, l’AEEM est tout le contraire de ce qu’il prétend être. Au contraire, cette association est crainte par les étudiants, du fait de leur réputation peu recommandable. Ils font régner la terreur au sein de l’université par leurs actes injustes et barbares. On ne peut compter le nombre de fois où des membres l’AEEM a agressé un étudiant…

À la fac de Bamako, il faut payer pour tout – crédit : CC

Pour en revenir à cette histoire d’inscription, l’AEEM exige une certaine somme pour que tu puisses t’inscrire « dans la paix et dans la sérénité ». Tu as le choix. Soit une inscription VIP avec la somme qui va avec… C’est-à-dire qu’ils faciliteront tout le processus pour toi. De ton enregistrement au payement de ta quittance, ces « bon samaritains » t’aident à en finir le plus tôt possible. Il y a aussi une inscription « classe moyenne », avec la somme qui va avec… Évidemment moins coûteuse que la première. Cette fois-ci, ils t’aident à rentrer dans un rang constitué de plusieurs centaines d’étudiants. Certains de ces étudiants viennent s’inscrire depuis 4 ou 5 heures du matin, avant même l’ouverture des locaux! Et ils passent souvent des semaines à répéter le même scénario.
Tant que tu payes « leur argent » tu as une place de choix dans le rang peu importe qui était là avant qui.

Les salles bondées et les professeurs absents

Après l’inscription, nous allons prendre nos emploi de temps… Et comment vous décrire le fameux amphithéâtre ? Voyons… avec un peu d’effort je vais y arriver!
Notre salle de cours est une ancienne salle de spectacle piteuse et désastreuse.
Les chaises? Oh, mais ce ne sont pas des chaises ça… Certaines sont sans dossiers, d’autres en très mauvais état et aucune n’a de table pour écrire. On était obligé de mettre nos cahiers sur nos pieds pour prendre des notes. Pathétique!
La sonorisation? Hum, n’essaie même pas de chercher à comprendre ce que le professeur dit, tu ne feras que perdre ton temps. Je me souviens qu’au début on n’arrêtait pas de se demander sans arrêt ce que le professeur disait. Ensuite, on a abandonné. Pathétique!
Le professeur en question, on ne le voyait même pas très bien tellement la salle était bondée. D’ailleurs, on ne le voyait pas très souvent. Parce qu’au lieu de venir dispenser le cours pour lequel il est payé, Monsieur avait des choses bien plus importantes à faire. Un petit stagiaire sans expérience faisait l’affaire.

crédit : Nathaniel Tetteh

Les NST  : Notes Sexuellement Transmissibles

Quelques mois après la reprise, ils organisent des séances de TD, Travaux Dirigés. Ces séances de TD nécessitent une petite salle de classe, vu que chaque salle ne prendrait qu’une soixantaine d’étudiants. Je ne vous dit pas quelle a été ma joie en apprenant cette nouvelle. Enthousiaste je me disais : « Enfin, je vais pouvoir être dans de bonnes conditions pour bien suivre les cours. On aura le professeur rien que pour nous. Je vais participer à ma guise. »
Les TD en question, on n’y apprend vraiment rien de nouveau. Déjà, le professeur nous obligeait à acheter son livre. Attendez! Ce n’est même pas un livre ça voyons, une brochure plutôt, dans laquelle se trouve des ramassis de quelques notions prises sur internet (pour certains). Tous les professeurs vendaient leurs brochures avec la complicité des membres de l’AEEM. Et l’achat était faussement volontaire. En réalité, c’était obligatoire, sinon tu n’auras pas la note du professeur concerné. Quant aux TD, des fois, on ne faisait rien de spécial en cours.

Pour avoir tes notes, là aussi, il faut payer. Il faut s’acquitter de la modique somme de 10.000 FCFA aux membres de l’AEEM, une bonne partie de la somme étant destinée au professeur.
On connaît tous les MST, les maladies sexuellement transmissibles. Eh bien, nous, à l’université des sciences juridiques et politiques de Bamako nous avons les NST, les Notes Sexuellement Transmissibles.
Les professeurs promettent monts et merveilles aux filles juste pour les avoir. Je me souviens, il y a de cela quelques années, un professeur a été pris en photo avec une étudiante dans son bureau dans des positions explicites… L’affaire a fait scandale, surtout sur les réseaux sociaux, mais a été très vite étouffée par l’administration.

L’irresponsabilité de l’administration

À la fac de droit où j’ai étudié la corruption est flagrante. Mais surtout l’administration est quasi inexistante lorsqu’il s’agit de remettre de l’ordre. Au contraire, ils sont au courant des agissements des professeurs, des membres de l’AEEM et de certains étudiants, qui ont compris que la facilité pouvait ouvrir des portes.
Les professeurs dispensaient leurs cours comme ils veulent, donc souvent sans méthode pédagogique, et venaient quand ils voulaient. Il n’y a aucun contrôle. Certains dispensaient même des TD sans avoir le statut d’enseignant.

crédit : Olu Eletu

Les bourses qui ne viennent jamais à temps

La logique voudrait que les étudiants obtiennent leurs bourses tout juste au début des cours. Les bourses qui doivent servir normalement au transport, à l’achat des fournitures ou autres… Malheureusement pour nous les bourses ne tombent qu’à la moitié de l’année scolaire, parfois à la fin.Dans ce cas, comment est ce que les plus démunis arrivent à s’en sortir? Eux qui comptent sur cet argent pour supporter toutes les dépenses de l’année universitaire. La plupart s’endette jusqu’au cou avant l’arrivée de ces fameuses bourses!

Les grèves interminables

Que ça soit les étudiants ou les enseignants, tout le monde grève. Pour un oui ou pour un non. Les grèves sont devenues une pratique courante… très courante à vrai dire. Des fois, c’est pour une bonne cause, mais sincèrement, la plupart du temps, les étudiants eux-mêmes ne connaissent pas la raison de la grève… En cumulé, on peut estimer que l’université est en grève la moitié de l’année universitaire!

Ce n’est plus une université mais un champ de bataille

Mais le pire, et là, accrochez-vous bien! Courant décembre 2017, une émeute a éclaté dans la faculté des droits privés. On a assisté à toute sorte de massacres. Des bagarres. Des casses. Des affrontements entre différents clans.
Bilan: plusieurs blessés et deux morts.
Suite à cette honte nationale, la police a mené un semblant de perquisition. Je vous laisse admirer l’arsenal de guerre qui a été déniché :

Crédit photo Fatim Touré
Armes saisies aux mains des membres de l’AEEM – crédit photo : Fatim Touré
Crédit photo Fatim Touré
Arme à feu confisqué – crédit photo : Fatim Touré
Crédit photo Fatim Touré
Manchettes et autres – crédit photo : Fatim Touré

 

On se demande bien où est passée l’administration dans tout ça? Où est la sécurité? Où sont les règlements? Ne cherchez pas. Il n’y a pas de réponse.

 

Pour que ce genre de carnages arrivent, il y a deux grandes causes:

  • L’AEEM, qui est la seule et unique association de l’université, est un monde assez convoité.

Le président de l’association est comme le roi de l’université jouissant de tous les privilèges. Il ne rentre pas en cours, il ne fait pas d’examen, il est toujours et incontestablement admis en classe supérieure. Il traite directement avec l’administration. Il traite des affaires douteuses avec les politiciens.
Aujourd’hui un président de l’AEEM vit mieux qu’un fonctionnaire de l’État. Il a sa propre voiture, son salaire (si on peut appeler ça comme ça) et certains même construisent des maisons sur le dos des étudiants. Ce qui fait que l’AEEM est très convoitée.
Ceci dit, pour qu’il y ait un président, une soit-disant élection est organisée. Des campagnes se font partout. De la mobilisation des différents partis au vote orchestré. C’est comme une vraie campagne électorale. Sauf que le président en tant que tel est élu depuis des lustres (d’ailleurs c’est partout même). Du coup vient la contestation de l’opposition et nous voilà au centre d’une guerre qui n’épargne personne. Tout les coups sont permis et bien sûr toutes les armes sont autorisées.

  • Les membres de l’AEEM entre eux ne s’entendent pas sur le partage du butin extorqué sur les étudiants.

Le film se passe comme suit : un professeur avec la complicité (comme toujours) des membres de l’AEEM organise un cours spécial. Le cours n’a rien de spécial, je vous assure… Ce cours spécial est obligatoire pour avoir la note du professeur. Et est bien entendu payant. Ce sont les membres de l’AEEM qui s’occupent de tout. Que ça soit la salle, la liste des élèves, la collecte de l’oseille, etc. Le professeur en question n’a qu’a honorer les étudiants de sa présence, avec le soit-disant sujet de l’examen.
Après vient le partage. Le professeur empoche sa part et le reste est partagé entre les membres de l’AEEM. Là aussi il y a problème. Parce qu’ils essaient de s’escroquer entre eux. Naissent alorsde grands conflits et on assiste à des affrontements dignes d’un western.

Les Menaces

Au moment où je peaufinais cet article, je reçois un message d’un frère blogueur qui me dit que l’AEEM c’est aussi la CIA… Qu’elle possède une liste noire, avec les noms et adresses de ceux ou celles qui seront ses prochaines victimes. L’info en question lui a été confirmée par un frère à lui. Hahaha, j’en rigole là mais, si c’est vrai, j’ai carrément la trouille tout de même! Qui sait? Bref tout ceci ne fait que confirmer ce que je savais déjà. Comme le dit le chanteur Tiken Jah Fakoly : « plus rien ne m’étonne ». Je suis au summum de ma déception. Je serais sûrement sur la prochaine liste avec tout ce que je viens de dénoncer. En tout cas si vous n’avez plus de mes nouvelles faites des investigations. (Je suis trop jeune pour m’éteindre maintenant! 😂😂 Une si jolie et intelligente fille comme moi 👌. Ah oui, je fais mon éloge hein! C’est peut être mon dernier article. En entendant, commentez et partagez l’article! C’est ma dernière volonté 😂)

Les étudiants ont baissé les bras

Si les choses s’empirent et s’enveniment c’est aussi parce que les étudiants eux-même ont baissé les bras… Au contraire, cette situation profite à beaucoup qui ont opté pour la facilité. Il suffirait juste de payer une certaine somme pour que ton nom apparaisse sur la liste des admis. Pas besoin de suivre les cours, pas besoin de se déplacer pour venir faire les TD (prétendument obligatoires, balivernes, oui!) Tout cela se fait en clando mais tout le monde est au courant.

crédit : Tamarcus Brown

Niveau catastrophique, diplôme inutile

Côté niveau intellectuel, que peut-on attendre des étudiants d’une telle université livrés à eux-mêmes? L’autodidactisme, c’est bien. Mais un apprenant sans guides, sans mentors ou même sans conseillers ne peut qu’être catastrophique… Dans ce cas, nous aurions pu rester à la maison avec nos brochures obligatoirement achetées, qui ne servent à rien d’ailleurs. Les diplômes de ces universités ont peu de valeur. Tout le monde sait comment ça fonctionne, du coup on t’assimile à un vaurien.

Beaucoup de parents ont compris le système. Ils essayent de payer une deuxième université privée à leurs enfants, en plus de l’université publique. Quitte à y laisser tout leur sous et leur patrimoine. Beaucoup vont jusqu’à s’endetter. Selon eux, c’est de l’investissement.
De nombreux professionnels, maintenant plus âgés, qui n’ont pas eu le niveau souhaité dans une université publique, « retournent aux bancs » des années plus tard dans une université privée, pour parfaire leur parcours et avoir un vrai diplôme…

La défaillance de l’Etat…

Sérieusement à nos jours-ci, les universités du Mali ont très mauvaise réputation. Pour cause l’État ne s’investit pas dans le système universitaire comme il se doit.
C’est bien de construire des nouveaux bâtiments, c’est bien d’inaugurer des salles sous le regard approbateur des médias. Mais tout cela est vain si les mauvaises pratiques subsistent. Le système est défaillant, c’est clair et net.

Pourquoi l’État ne s’investit pas? Pourquoi l’Etat ne se sent pas concerné? Et bien parce que la plupart d’entre eux envoient leurs enfants à l’extérieur pour des études prestigieuses et de qualités. Ou ils leur payent des universités privées à coût de millions. Ils ne s’intéressent guère à l’éducation publique car leurs enfants n’y sont pas. Beaucoup de ces enfants de la bourgeoisie ont déjà leur avenir garanti et assuré, alors que la majorité des étudiants des universités publiques sont issus de familles pauvres, très très pauvres pour certains. Venu de la brousse et des régions éloignées, ils espèrent un avenir meilleur, malgré les conditions inhumaines dans lesquelles ils étudient. Certains n’ont pas de logeur dans la capitale. D’autres n’ont rien à se mettre sous la dent, ni même de quoi payer le transport pour aller suivre les cours. Pour survivre, de nombreuses filles se sont données à la prostitution clandestine dans les campus, avec les autres étudiants, avec les professeurs et même dans la ville.

Pour tout vous dire, j’ai vraiment honte de l’université publique de mon pays. Honte de ce système éducatif. Honte de ce diplôme qui ne vaut rien pour bon nombre de personnes. Quand est-ce que les choses vont changer? J’ai peur pour la génération à venir. J’ai peur pour mes petits frères et petites sœurs. Cet héritage qu’on leur laisse ne fait pas bonne figure. Ça ne fera pas le poids dans une quelconque compétition. Nous n’avons pas d’enseignement de qualité qui donne envie d’apprendre. Mais s’il y a une chose dont je suis sûre, c’est que c’est les études qui vont réveiller l’Afrique.
On dit que l’aube annonce toujours le lever de soleil. Qui sait? C’est peut être le début du changement.


Noël d’une musulmane

25 décembre. Une date qui ne passe pas inaperçu.<< Que celui qui prétend le contraire me lance le premier commentaire>>. ( Attendez? je viens de créer mon propre dicton là 🙆 . 😂😂😂 euh ok je dévie 🙈).
Enfin je disais, Les télévisions, les radios, les affiches publicitaires et même mes amis chrétiens me font sentir ce jour spécial. À mon grand étonnement j’aime énormément noël. Je l’adore. J’en raffole comme une petite fille devant des friandises. Peu orthodoxe n’est ce pas? Surtout pour une parfaite petite musulmane que je suis 😀 ( ok ok je l’avoue je ne suis pas aussi « parfaitement » musulmane que je le prétend 😕 oups, ne le dites pas à mon père, c’est une longue histoire)
Bref Noël égaye mon cœur. Noël me nourri d’espoir. Et j’ai n’ai pas honte d’exprimer mes sentiments à ce jour spécial.

Mais avant, qu’est ce que Noël?

Noël est une fête d’origine Romaine, qui est célébrée une fois chaque année. Majoritairement dans la nuit du 24 décembre au 25 décembre ainsi que toute la journée du 25 décembre. En tant que fête chrétienne elle commémore la naissance de Jésus de Nazareth. Il faut attendre le IVe siècle de notre ère pour que Noël se fête un 25 décembre. Un choix des premiers chrétiens, semble-t-il assez stratégique. Cette date correspond à la renaissance du sol invictus (soleil invaincu) du solstice d’hiver et des saturnales romaine.
Musulmane ou chrétienne Noël submerge positivement notre 25 décembre

Noël
Decoration de Noël Image droit libre d’illustration

L’ambiance de noël se fait ressentir de partout. J’aime particulièrement les décorations de sapin, les guirlandes , les petits autocollants tout mignon qui donne une ambiance bon enfant. Les jeux de lumières, les couleurs vifs ne laissent personne indifférent.
Tout le monde s’y met, les banques, les entreprises en passant par les structures privées ou publiques, les restaurants, les airs de jeux, les hôtels et même les programmes télé. Certes le Mali est majoritairement musulman, mais tout le monde met la main à la pâte quand il s’agit de Noël. Et c’est ce qui fait d’ailleurs la beauté de mon pays.

Noël nous ramènent à l’enfance et nous offre 24h d’innocence

La magie de noël c’est aussi ce pouvoir qu’il a de nous ramener à l’enfance ne serait-ce que pour quelques heures. De retrouver son âme d’enfant. Et finalement il n’y a rien de mal à renouer avec l’enfant que nous avons été.
Voilà là l’occasion pour nous de nous soulager du trop grand stress et de quelques angoisses même si c’est pour un cours instant.

Noël une journée pour tous

Noël
Cadeaux de Noël Image droit libre d’illustration

Pas de stigmatisation. Enfant, jeune, adultes , vieux, hommes ou femmes. Tout le monde profite de noël inconsciemment. C’est une fête de générosité et de partage. Un bon moyen d’apprendre à son enfant l’esprit du partage et la solidarité en les offrants des cadeaux. Ce qui est aussi intéressant c’est qu’il n’ y a pas d’âge pour recevoir un cadeau à Noël. Pas d’exigence non plus sur la nature du cadeau. Même si beaucoup s’efforce à faire plaisir à autrui en les offrants quelques choses qui les tient à cœur. L’essentiel c’est de le faire avec amour.
En dehors de son impact religieux, Noël c’est aussi une fête culturelle qui est entrain de se faire une place de choix dans notre société.
Chrétiens, musulmans, bouddhiste, juifs ou même athée. Tout le monde a le droit de se réunir en famille en ce jour férié.
Aucun musulman n’a jamais interdit ses fêtes religieuses à un chrétien et vice versa. Au contraire tout le monde est ravie de faire profiter à l’autre le bonheur et l’amour qu’il a pour sa religion.
Peut importe notre appartenance religieuse, je crois que le plus important, c’est de laisser les autres vivre leur vie en toute liberté sans manque de respect ni jugement. Chacun est libre de son choix.
Mais surtout retenez que souhaiter « joyeux noël » à quelqu’un n’est pas un pêché. Après tout on ne célèbre rien d’autre que le bonheur d’être avec les gens qu’on aime. C’est capitale pour la cohésion sociale et pour la paix dans le monde.
Joyeuse fête de Noël à tous. L’homme est riche de ce qu’il est pas de ce qu’il a.

Noël
Fête de Noël Image droit libre d’illustration


Je ne pourrai pas vivre sans défis à relever

Je suis le genre de femme qui aime la compétition, les obstacles, la difficulté, bref le défis! Et oui je suis bizarre( c’est mon deuxième nom 😏😏).
Je n’aime pas la facilité. Pour moi on savoure mieux une victoire que si on se bat réellement pour la cause. Sinon à quoi bon de bouger le petit doigts si on peut tout avoir sur un plateau d’argent. Ça n’a pas de sens voyons.

L’adrénaline, vous connaissez? Ce sentiment unique qui nous donne des ailes et nous pousse à commettre ou à faire des choses qu’on ne pensaient jamais réaliser.

Je me rappelle en 7ème année de l’école primaire, j’étais la 1 ère de ma classe. Je raflais alors tous les prix et cadeaux à chaque cérémonie de clôture de fin d’année. La go ( moi 😎 ) avait commencé à avoir la grosse tête parce que je ne voyais personne qui pouvait me décaler de mon piédestal. Je me sentais intouchable. Je savais que j’aurais toujours cette 1 ère place du coup je ne faisais aucun effort dans ce sens. J’étais comment dire… euh… dans ma zone de confort! Je n’étais pas entrain de grandir et je n’avançais pas non plus.

En 8 ème année, une nouvelle arrivante a fait son entrée dans ma classe. Cette dernière dont je tairais le nom était particulièrement intelligente. Les choses se sont alors corsées, J’ai commencé à sentir le danger. Ma « place » faisait l’objet de convoitise. Je remarquais alors qu’on étaient en compétition. Les cours étaient intenses, on sentaient de l’agressivité dans notre participation dans les matières, tellement on étaient actives. Toute la classe assistait à ce combat intellectuel si violant.

Les autres camarades ont alors fait un paris, la seule question qui se posait c’est qui de nous deux aura la 1 ère place?
Face au danger j’ai redoublé d’efforts, je faisais de plus en plus d’exercices, je participais sans relâche aux cours, je me donnais à fond dans toutes les matières, je faisais très attention, j’étais sur mes gardes et surtout j’étais déterminée, j’avais la rage de réussir. La peur de perdre mon notoriété a créé en moi quelques choses d’inexplicable. Mon côté guerrière a refait surface vu que je ne pouvais permettre une si grande humiliation.

Au premier trimestre, Fatim Touré( moi 😎) était la première de la classe, et c’est n’est pas tout, avec une moyenne largement supérieur à mes autres moyennes précédentes (applaudissements svp 👏👏)grand fut mon étonnement, j’avais un sentiment d’extase et de fierté porté en ma propre personne. J’étais surprise de voir à quelle point je pouvais aller loin, j’étais inconsciente de ma capacité a relever les défis. je venais alors de constater que je n’utilisais qu’une fraction du potentiel que j’avais en moi. j’avais beaucoup à offrir, donc je peux faire plus que je ne le crois. J’ai vite compris que le danger, les problèmes, les défis font ressortir en l’être humain son côté combatif et pugnace.

En tant qu’être humain, on a peur des défis parce que notre ego ne sait pas s’il peut le relever. On aime pas l’échec parce que ça nous fait mal, c’est douloureux. On ne veut pas des problèmes parce qu’ils irritent notre quotidien. Mais en réalité nous devons savoir que tout ces désagréments sont des opportunités pour nous de grandir afin d’accomplir nos buts avec succès. Se battre est une nécessité si on veut bien savourer sa victoire. Persévérer est indispensable pour réussir. Soyons des challengers quelque soit les difficultés, car plus la compétition est rude, mieux le sens est éveillé. Plus l’épreuve est difficile, plus l’obstacle paraît infranchissable, mieux la dégustation de la victoire est bonne.
Osez défier les aléas de la vie.

Crédit photo Fatim Touré
Crédit photo Fatim Touré

Allez je vous laisse, je dois enfiler ma cape de super woman, mettre en pratique mes super pouvoir à la conquête du monde pour des défis à relever 💪. Vous ne le savez pas?
Je suis une Girl power ✊✊!


Donc c’est par ce que je suis NOIR que je dois être vendu comme esclave? Hum Tu peut toujours rêver esclavagiste.

Crédit photo Fatim Touré
Crédit photo Fatim Touré

Cette fois ci je ne mettrais pas d’image pour illustrer mon billet. Parce que la honte et la tristesse qui me sévit, aucune image ne pourra l’illustrer.
Il y a de cela quelques jours, j’entendais les gens parler de la vente des esclaves noirs au Libye, churp 😒😒 que dit je? D’esclave tout court, par ce qu’on ose dise la vérité, il n’y a jamais eu d’esclave blanc, vert, bleu, violet, rose ou jaune. Un esclave à  toujours été que noir.

Je voyais des publications sur les réseaux sociaux sans vraiment y prêter attention.
Des images vraiment choquantes qui toucheraient n’importe qui, mais bizarrement moi non. Que voulez vous que je vous disent, je suis vraiment bizarre je le sais( Surtout que je ne tire pas sur tout ce qui bouge)
Cette histoire est devenue le choux gras des journalistes, des blogueurs et même de plusieurs acteurs, artistes ou activistes, tout le monde s’en est mêlé, je ne me sentais pas concernée.
Les gens se sont motivés, d’autres se sont mobilisés, je ne me sentais pas concernée. Ceux qui en savent quelque chose ohh, ceux qui n’en savent rien ohh, en tout cas tout le monde voulait en rajouter mais moi je ne me sentais pas concernée.
Désolant n’est pas? Surtout venant de quelqu’une qui se croyait activiste.

Bref il a fallu que je lise une ébauche d’une histoire, émanant du témoignage d’une victime. Vraie ou fausse, cette fois ci j’ai été touchée. L’histoire en question, sûrement montée de toute pièce (Ou peut être pas), je l’ai lu sur internet, et ça m’a ouvert les yeux sur les réalités évidentes que vous et moi, noirs ou blancs s’efforcent à ne pas voir. On se ment à nous même si on se dit que la justice existe. On se ment à nous même si on se dit qu’on est tous libres et égaux sur cette terre, avec le nanani nanana machin truc de l’article tantantan du droit de l’homme et du truc tralala…
Personnellement je ne crois pas à ces histoires d’égalités, de toute façon je n’y ai jamais cru( c’est mon avis hein).

L’esclavage en Libye révèlent au grand jour ce qui se tramait toujours tout bas, au vu et au su de tout le monde. Je le savais, Mr tu le savais, il le savait, nous le savions, vous le saviez et eux tous, ils savaient que le noir se faisait exploiter partout où il allait. Qu’est ce qu’on a fait pour que les choses changent? Rien! Je suis la première a être blâmer et je plaide coupable. Le mirage qu’on nous tend sans cesse, de l’eldorado, n’est que illusion trompeuse.

Afrique ! Mon cher Afrique! (sans mélodrame) Pourquoi tout ceci n’arrive qu’à toi? Bon sang cher Afrique! n’as tu pas appris les leçons de tes erreurs passées? Cher Afrique! Pourquoi est tu toujours naïf?
Malmené de gauche à droite et par les autres et maintenant par tes propres frères, ne sait tu pas que tu es le seul à te sortir de tes propres problèmes? Quel honte?

De toute façon frère d’un même continent ou pas, la plus part des pays du Maghreb ne se considère pas comme africain( précision : beaucoup oui mais pas tous), leurs peaux blanches ou dorés les ont obnubilés à tels points qu’ils oublient qu’on partage la même maison qui est le continent Africain. Le racisme y est flagrant depuis toujours. C’est pas une nouvelle.

Venons-en à cette histoire de peau de couleur : le noir.
Considéré comme frein pour beaucoup. Elle est LA couleur et LA référence de demain. Demain serait sans doute pour Le noir, on ne le sait pas encore ou inconscient de cette découverte.
Le noir est le cheval gagnant de demain( sans jeu de mot, ni prétention aucune). L’investissement sûr et rentable qui gouvernera le futur.
« J’exagère » vous vous dites sûrement, mais c’est une vérité que rare de personnes savent.

L’africain n’as pas conscience de son potentiel, il a été forcé à croire qu’il est pauvre, qu’il l’a été et qu’il le sera toujours.
Malcolm X a dit :<< quand l’homme noir respectera l’homme noir, personne ne marche sur l’homme noir>>.
Effectivement l’homme noir ne s’est jamais considéré lui même, que peut-il bien exiger des autres? Rien.
Parce que: <<si on peut taper sur les noirs en toute impunité c’est bien parce que les noirs eux Mêmes se tapent entre eux pour des broutilles>>.
Alors c’est par ce que je suis noire que je dois être vendue comme esclave? Hum Tu peut toujours rêver esclavagiste!
Moi je dit NON.


Yali Dakar tu resteras à jamais dans mon coeur. Séjour, Moments Forts, Souvenirs et Au Revoir plein d’espoir.

Mon début au Yali Dakar n’a pas été facile. J’étais stressée, timide, j’avais du mal à m’intégrer et surtout à laisser les gens rentrer dans ma vie. Bizarrement j’avais une peur bleue de m’affirmer. Qu’est-ce qui se passe chez moi? Telle est la question que je me posais sans cesse. Je ne profitais point de mon séjour, bipolaire et mentalement dérangée que je suis, J’ai même pleuré en douce dans ma chambre, j’ai eu des doutes sur ma venue et au final je me demandais sincèrement ce que j’étais venue chercher au fameux YALI. Je ne me sentais pas à ma place, au milieu de toutes ces personnes la plupart extraverties.

C’était sans savoir le pouvoir mystique du Yali Dakar ( pouvoir mystique par ce que le YALI a le don de changer n’importe quel être humain).
En effet, les choses ont commencé à bouger pour moi quand on a commencé les activités.
La retraite qui nous a permis aux uns et aux autres de se connaître, de se découvrir, de faire une connaissance du « moi intérieur« . Avec de nombreuses séances avec ces facilitateurs impressionnants, j’ai pu découvrir ce qui est caché en moi.

Commencent nos modules avec les différents professeurs. Des cours de développement personnel qui m’ont énormément ouvert les yeux sur beaucoup d’aspects de ma vie. Des cours de leadership qui ont réveillé la girl Power qui sommeillait en moi. Des séances intenses de remise à niveau, de maîtrise de soi ou face aux souvenirs douloureux chacun de nous (les membres de mon programme) ont pleuré comme des madeleines, hommes comme femmes, du fait de raconter son histoire ce jour-là, J’ai senti de l’amour, de la solidarité et du soutien planer dans le programme Civic leadership.

Crédit photo Fatim Touré
Le programme Civic leadership

Le Yali Dakar c’est aussi les expéditions pédagogiques, où on nous envoyait sur le terrain dur et inconnu de la ville de Dakar, avec ce soleil chaud et cette belle langue wolof qu’on ne maîtrisait point. Ce jour-là bon nombre de yaliens ont relevé les défis et prouvé leur leadership certes ça n’a pas été facile mais on a tous relevé les défis. Nous avons pris part à la visite de l’emblématique Île de Gorée. Au lac rose. De la randonnée pédestre. Au monument de la renaissance. Nos soirées Karaokés à l’hôtel Ghanalé. Des anniversaires et des petites soirées. Nos cris intempestifs dans les bus et cars lors de nos sorties en ville. Que d’expériences exceptionnelles.

La dernière semaine est encore plus intense, en plus du programme chargé, nous devrions aussi travailler sur nos projets personnels, le projet qui nous a permis d’être sélectionnés, le projet pour lequel on est là. Ça n’a pas du tout été facile surtout pour beaucoup comme moi qui était juste à l’étape d’idée sur son projet. Beaucoup d’entre nous ne dormait point, c’était des nuits blanches et des jours d’exercices. Mais l’amour et la passion que chacun de nous avait pour son projet nous ont permis de braver cet obstacle, ne dit-on pas que la foi soulève des montagnes, eh bien ce dicton m’a été confirmé au Yali Dakar.

Les derniers jours commençaient à se faire sentir, on savait tous que c’était le moment des au revoir. Personnellement j’ai toujours pris le dessus sur mes sentiments. J’ai pu garder pour moi ce que je ne voulais pas que les autres voient en moi. Et alors que les autres commençaient à stresser et à sentir le manque. Moi personnellement, je me disais assez forte pour supporter la séparation, de toute façon y seront pas morts d’hommes, qu’on n’exagère pas les choses. Je me souviens qu’un jour une alumni nous avait dit : <<préparer vos larmes, pas des larmes de tristesse mais des larmes de joie >> j’avoue que sincèrement j’ai pas du tout pris ce conseil au sérieux. Et pire je m’en suis même moquée; dans ma tête je me disais sérieux les gens exagérés trop quoi, ça n’en vaut pas le coup, pourquoi en faire tout un plat? Personnellement je n’aime pas les histoires à l’eau de rose ou parler de mes sentiments. Pfff ce n’est pas moi qui vais me ridiculiser devant plus de 100 personnes, je suis forte et je sais me contrôler.

Le dernier jour est bizarre, oui c’est une journée et une soirée bizarre, tantôt on s’amusait comme des fous, surtout que c’était notre soirée culturelle et la remise de nos attestations tant convoitée, tantôt on se ramollissait vu qu’on voyait l’heure qui défilait. La soirée a fini en beauté, chaque pays a fait une prestation riche en découverte, on a voyagé à travers les chorégraphies, les tenues traditionnelles, les langues locales, les chansons glorieuses, et les histoires comtées par les différents pays.

 

Crédit photo Fatim Touré
Soirée culturelle

De retour au CESAG, je sens déjà mon cœur qui se serre, qui bat à 100 à l’heure. Je ne comprends rien. Dans ma tête je me dis mais non ça va passer. Eh bien figurez-vous que cette fois-ci ça n’a pas passé. Le premier pays qui devait partir était le Cameroun, j’ai eu un peu de mal à dire au revoir au Camerounais, je me suis juré de ne pas pleurer, avec Olivier j’ai eu une petite discussion, j’ai aidé Christian à faire sa valise, j’ai papoté avec Laure, que j’aime affectueusement appeler ma neige glacée. J’ai serré si fort Khadidiatou l’homonyme de ma mère que j’adorais tellement. On les a raccompagnés devant la porte. C’était difficile avec les aux revoirs, les gens venaient de tous les côtés, s’ensuivent les accolades, les bisous, les petits mots, les embrassades, les câlins et surtout les pleurs. Non ne pleure pas, non ne pleure pas, telle est la phrase que me chuchotait mon alter ego. J’ai dû puiser toute l’énergie qui était en moi pour ne pas céder. En les voyant partir j’ai senti un pincement dans mon cœur, serait-ce la dernière fois que je verrais ces personnes? Mon Dieu c’est vraiment dur.

je retourne dans ma chambre pour les dernières vérifications parce que c’était à notre tour de partir, on sera quatre Pays à donner au revoir ensemble, le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Niger. C’était trop. Tant bien que mal, je sors avec mes valises. Ça y est, c’est le moment de se donner au revoir, rholala… je vois des yeux rouges de douleurs, je ne peux plus me cacher, les larmes explosent, je sanglote, impossible de m’arrêter. C’est impensable de m’imaginer que je ne verrais « peut-être » jamais ces personnes. Je n’arrive plus à contrôler mes larmes, même le cœur le plus dur à céder ce soir-là.
Mon Yali Dakar c’est aussi ces moments de soutiens et d’amours qu’on avait les uns pour les autres:

Crédit photo Fatim Touré
Les participants

• Je pense à Épiphanie qui a perdu son père au Cameroun alors qu’elle était au Sénégal, ce fut un moment très dur pour l’ensemble des yaliens, on était devenu une famille, j’étais personnellement triste pour elle, parce que je sais combien ça fait mal de perdre un parent. La pauvre a dû interrompre son séjour pour retourner au Cameroun. Mon salut va à l’endroit de son défunt père, paix et salut sur lui ainsi qu’à toutes nos proches parties trop tôt.
• Je pense à notre bébé Yali, le fils de Sindy Mossi Bambara du Togo, le plus béni des bébés parce qu’il a fait les 5 semaines avec nous au campus, il était chouchouté par tous, j’admirais la force et le courage de Sindy Mossi Bambara qui a osé venir avec notre bébé Yali Adriel Galyam, qui a tout juste eu 1 an la clôture de notre formation, ceci dit suivre les cours jusqu’au Sénégal, c’est un de mes exemples de femme forte parce que je ne sais pas si j’aurais pu faire pareil.
•Je pense à Grâce du Togo qui nous a bien chauffé avec son « banc ou bain d’amour » 😂😂 désolée Grace Anade, nous là on ne cherche pas à comprendre on dit ce qui nous passe par la tête 😂😂 en tout cas elle nous a bien réveillés lors de nos activités avec la fameuse phrase  » C’est chaud? C’est chaud?  » dans ma tête je me disais eh la go, faut pas nous brûler ici deh Lol.
• Je pense à notre phrase mythique  » merci d’exister« . Merci d’exister est le symbole du Yali Dakar session 8, le Punchline si j’ose le dire. C’est une phrase que j’aime particulièrement parce que le sens et la portée de cette phrase en disent longs.
• Je pense à Brice du Togo, mon Brice, enfin le Brice de tout le monde, cet homme que j’admire tellement a le don de faire rire n’importe quel être humain. C’est une bonne personne et son cœur est pur. Brice m’a aussi beaucoup aidé lors de mon séjour. Il m’a conseillé, soutenu et encourager.
• Je pense à Yacoub de la Mauritanie, cet homme mi-ange mi-démon, qui m’a encouragé dans le blogging. Yacoub je garde au fond de moi l’appréciation que tu as faite sur mon blog. Merci de croire en moi.
• Je pense à Mohamed Ly de la Mauritanie et à Marie Noelline du Gabon, des personnes extrêmement cultivées, malgré leur handicap, ces deux personnes n’ont jamais baissé les bras. Ils sont la preuve que rien n’est impossible et qu’on n’a pas besoin de prétexte pour réussir.
• Je pense à la communauté malienne, ma communauté, qui est plus qu’une famille. On s’est connu tout juste quelques jours avant notre départ au Sénégal. Mais c’était comme si on se connaissait depuis des années. Nos réunions faisaient office de chamailleries, de conseils, de soutiens, de folies, de fou rire mais surtout d’accompagnement. On a tous été là les uns pour les autres. À Thera , mon président cafouillage, le grand frère qui est là pour tout le monde. À Tima, un livre ouvert, drôle et sans façon. À Dianguina, le fantôme, Sage discret et humain. À Harouna, mon préféré, mon compagnon, je squattais sa chambre comme je le voulais Lol. À Naba, ma chargée de communications à la présidence, instruite et imposante. À Maiga, mon ambitieux et fou frère, déterminé, il a la rage de réussir. À bébé Fylli, folle, alors là vraiment folle, mais courageuse et pleine de vie. À Danielle, notre Camerounaise adopté par le Mali, simple modeste et extrêmement cultivée.

Je ne pouvais rêver mieux que d’être Malienne.

Crédit photo Fatim Touré
La communauté malienne

Je ne pourrais pas tout citer, c’est trop, vraiment trop, j’ai déjà les larmes aux yeux en écrivant ce billet. J’ai rencontré des personnes exceptionnelles, des grands hommes qui m’ont ouvert les yeux sur la vraie face cachée des enfants de l’Afrique. J’ai rencontré des femmes qui m’ont redonné confiance en moi, qui m’ont prouvé qu’être femme est la plus belle chose au monde. Le YALI est une expérience incroyable, il faut le vivre pour le comprendre.
Mes chers yaliens, Nous sommes le devenir de l’Afrique, nous sommes les leaders de demain. Le flambeau de l’espoir. Mes chers yaliens je crois en Nous, en notre potentiel de changer le monde, en notre capacité de relever tous les défis.

Crédit photo Fatim Touré
Les jeunes leaders du Yali

Ensemble nous sommes l’Afrique!


Fatim Toure à Dakar ,le début du commencement : Dakar stress, Dakar peur et Dakar excitation .

Ding Ding!
• Un mail : <<Bonjour chère candidate du Mali, Comme promis, nous envoyons ce mail pour faciliter la mise en relation entre participants d’un même pays et vous donner quelques informations supplémentaires au sujet de votre séjour à Dakar. Vous trouverez le numéro de téléphone des autres participants. Ci joint votre billet d’avion.>>

Super contente et très excitée  par ce que c’est la 1ere fois que mademoiselle va quitter le pays et defier les frontières du territoire du Maliba ( grand Mali en langue locale Bambara) J’ai sans plus tardée pris le numéro de téléphone de tous les participants et si tôt créer un groupe pour faciliter la connexion.  Rire, Oui j’ai été rapide, Je l’avoue j’avais hâte. Mon billet d’avion imprimé entre mes mains était la preuve et la concrétisation d’un rêve.

Il ne restait que quelques jours avant le grand jour, le jour du voyage, mon grand jour plutôt, j’ai fais ma valise aussi légèrement possible, parce que apparemment les produits et marchandises tels que la fripperie les chaussures et tissus sont moins chers à Dakar. Rire, Que dit je? A vrai dire ma valise n’était pas aussi légère comme je viens de le dire, lol je ne pourrai jamais faire une valise légère. Je l’avoue, Je plaide coupable.

Crédit photo Fatim ToureToure
Crédit photo Fatim ToureToure

Le jour j, On s’est donné rendez-vous à l’aéroport avec les autres participants, en brandissant fièrement le drapeau de notre patrie. Le voyage se passa miraculeusement bien et surtout très rapide, Bamako – Dakar n’a juste été qu’une Bouchée par le pilote, 1h30mn à durée l’envole. Quelques minutes avant  notre atterrissage, de part mon hublot j’admire le paysage, par curiosité, même si en réalité je ne voyais rien de spécial, de petites maisons et immeubles assez minuscules.

Bien accueilli a l’aéroport Léopold Sedar Senghor par quelques représentants de l’administration, nous nous installons confortablement dans le bus. En partance pour le CESAG.
Je me suis sentie bizarrement triste. Le dépaysement sûrement. J’angoissais mais je ne savais pas pourquoi. La peur de me sentir seule au milieu de cette masse? La peur de ne pas me sentir chez moi? La peur de ne pas être vue entendue ou considérée?  Je ne sais pas. Mais je stressais à fond ne sachant pas ce qui m’attend.

Crédit photo Fatim Touré
Crédit photo Fatim Toure

Enfin arrivée au CESAG, le campus soit disant. Ce complexe est assez immense à vrai dire. Nous avons été accueilli encore par quelques officiels du centre. Le CESAG qui est le centre africain d’étude supérieure en gestion est communément reconnue par l’émergence de talents au service de l’Afrique.

Crédit photo Fatim Touré
Crédit photo Fatim Toure

On nous souhaite les bienvenus et attribue à chacun son quartier. Nous serons hébergés par deux par chambre de nationalités différentes.

Attendez!
Est ce que je vous ai décris la chambre? Non mais ohhh… Qu’on ne nous disent pas que ceci est un campus. Cet endroit est digne d’un hôtel 4 étoiles: télévision, climatiseur, deux lits, Petit frigo pour les sucreries et consorts, douche intérieure.

Crédit photo Fatim Touré
Crédit photo Fatim Touré

Une armoire spacieuse avec des miroirs( chose qui définit ma vie… rire…) service de nettoyage assez efficace qui fait la ronde tout les jours. Des jardins fleuris pour respirer un bon coup d’air frais. Des concierges, Des gardiens et vigiles qui assurent la sécurité… Bref tout y est pour nous mettre à notre aise.

Crédit photo Fatim Touré
Moi dan une chambre du Cesag

C’est donc ici que je passerais mes cinq prochaines semaines. Que tout le monde s’apprête,  L’aventure de la malienne à Dakar pouvait maintenant commencer.

Crédit photo Fatim Touré
Cour du Cesag                                                                               Avec ce décor là je promet de ne pas vous laissez respirer.


« Je ne veux plus aller à l’école ! »

Intriguée, je me suis levée pour regarder par la fenêtre. J’aperçois alors une petite fille de 12 ans qui pleurait toutes les larmes de son corps. Ma curiosité me guida vers cette petite fille que je ne connaissais guère. C’est alors que je lui adressais la parole :
– Hey ndogoni (en langue bambara, petite sœur) qu’est-ce qui t’est arrivé ? Qui t’a frappée ? J’avoue que ce sont les premières idées qui me sont venues en tête. Et elle me répondit avec les yeux rouges, noyés de larmes,
Je suis triste nkoro mousso (grande sœur), je ne veux plus jamais aller à l’école !

Crédit photo camerounlink
Crédit photo camerounlink

Ma réaction face à cette franchise a été de m’indigner, mais ça a aussi titillé ma curiosité.
– Pourquoi tu ne veux plus aller a l’école ? Ne sais-tu pas que l’école est indispensable ?
Elle rétorqua avec une forte colère :
Je ne veux plus aller à l’école parce que mes camarades de classe se moquent de moi tout le temps. J’ai n’ai ni sac, ni effet, ni tenue pour y aller, quand le maître m’interroge et que je vais au tableau, mes habits troués font éclater de rire dans la salle. Je n’y mettrais plus jamais les pieds !

Aussitôt, sans que je ne m’en sois rendue compte mes yeux se remplissaient d’eau, quelque chose coulait sur mon visage, ma langue touchait une substance salée qui submergeait mes lèvres, c’est là que je me suis rendue compte que je pleurais… Eh oui ! Du haut de mon statut de dure à cuire et d’aigrie sociale, je pleurais vraiment. Cette petite fille avait l’air d’une orpheline, d’une enfant de la rue.
Et pourtant ses parents étaient bels et biens vivants. Mais la situation misérable dans laquelle ils vivaient laissait vraiment à désirer.

Crédit photo Mali actu
Crédit photo Mali actu

Depuis la crise de 2012, Tombouctou (ma ville adoptive) a été plus qu’affectée, détruite et ravagée. Mais il faut aussi avouer que la ville n’était pas tellement développée. Tombouctou… La ville mystérieuse, la perle du désert, la cité des 333 saints, le patrimoine mondial de l’Unesco à plusieurs titres, est en réalité une ville abandonnée (choquant oui, mais vrai), une ville où la pauvreté règne et oblige les trois quarts de la population à vivre au dessous de la moyenne.

Crédit photo Mali actu
Crédit photo Mali actu

Cette petite fille et sa famille font partie des milliers de personnes de la région qui se sont réfugiées dans les pays voisins (Mauritanie, Algérie, Niger et Burkina Faso) ou déplacées au sud du Mali. De retour au nord, ils ont dû tout recommencer à zéro les mains vides. Problème d’habitation et difficultés alimentaires font partie de leur vie. La moitié de la ville de Tombouctou cherche d’arrache-pied son pain quotidien, s’acheter des habits ou envoyer leurs enfants à l’école est un luxe qu’ils ne peuvent pas se permettre.

Je me suis tout de suite sentie coupable d’être si bien née. Même si je n’étais pas milliardaire, le peu que j’avais ou que ma famille me donnait modestement me paraissait si grand. Je me suis senti égoïste en pensant à mon dernier achat de téléphone Samsung alors que des milliers de personnes n’arrivaient même pas à manger convenablement. Je me suis sentie mal, mal de voir des êtres humains vivre aussi misérablement, dans des conditions inhumaines . Mal de voir que notre société est hypocrite face aux vrais problèmes. Il est impensable de voir qu’en ce 21e siècle le Mali est toujours sous développé.

Où est le gouvernement ? Où est l’Etat ? Je suis révoltée, j’ai l’impression d’être en guerre avec quelqu’un, mais apparemment l’Etat a d’autres chat à fouetter. Les ONG reçoivent des fonds mais détournent plus de la moitié des dons. Quelle triste réalité pour mon Mali, en particulier pour Tombouctou. Mon désarroi face à cette situation me perturba et je descendis de mon petit nuage.

Enfin, avant que je ne finisse de rêvasser à un avenir meilleur pour toute la planète, cette petite fille était déjà partie. Je ne la revis plus. Le moins que je pouvais faire était de souffrir pour elle, compatir à son malheur, même si elle-même ne le savait pas encore, parce qu’il n’y a pas plus malheur que le fait de ne pas pouvoir étudier correctement, car le commerce le plus florissant est le commerce du savoir.


Je suis sélectionnée à la 8ème session de Yali Dakar !

Crédit Photo Fatim Toure
Crédit Photo Fatim Toure

Lors de ma collaboration à Sankorelabs, j’ai eu à travailler avec de nombreuses personnes exceptionnelles, parce-qu’intelligentes et humbles à la fois. Sankorelabs est une entreprise sociale basée à Tombouctou, au Mali.  Son but est d’aider les jeunes entrepreneurs, ceux qui innovent et qui sont porteurs d’idées créatives.

Un de mes collègues,  Pacha Aboul Hassane Cissé, qui est aussi co-fondateur de Sankorelabs , me parlait sans cesse d’un centre de formation, le Young African Leaders Initiative, appelé Yali. J’avoue que je n’y prêtais pas vraiment attention.
Mais Fatim, je suis sûr que si tu postules tu serais sélectionnée ! Me disait-il. Je te connais, je sais que tu as la volonté et les compétences nécessaires.
Mais non Pacha, ça ne me dit rien, j’ai d’autres chats à fouetter ! J’ai des priorités en ce moment : trouver un bon job pour subvenir à mes besoins et construire mon avenir , alors excuse-moi mais ce n’est vraiment pas le moment pour moi de jouer aux touristes, lol…
Face à mes propos, Pacha a laissé tomber, je l’avais convaincu de me laisser tranquille un bon bout de temps !

Crédit Photo Fatim Toure
Crédit Photo Fatim Toure

Mais au fond de moi je savais très bien que c’est n’était pas la recherche d’un emploi qui m’empêchait de postuler. En réalité, postuler à ce concours ne changerait en rien l’avenir si brillant que je souhaitais pour moi, au contraire, je crois que cette formation serait forcément un plus pour mon devenir. Mais alors, qu’est-ce qui me freinait ? Moi qui suis tellement dévouée, ambitieuse et toujours motivée pour relever les défis. Qu’est-ce qui n’allait pas chez cette fille, si déterminée et toujours prête à entreprendre ?

Je sais ! Mais oui ! C’est la peur. La peur d’échouer! La peur de perdre.
J’ai toujours eu peur de ne pas réussir, peur de ne pas arriver à réaliser tout ce que j’entreprends. C’est mon défi personnel. En fait, pour tout vous dire, j’avais clairement la trouille.
Mais après tout, allons-y voir de plus près… qu’est-ce que le YALI exactement ?

Yali
YALI

Le Young African Leaders Initiative (YALI) est une initiative de Barack Obama, ancien président des Etats-Unis, qui date de 2010. L’objectif est de soutenir les jeunes leaders africains dans leurs efforts pour stimuler la croissance et la prospérité, renforcer la gouvernance démocratique et améliorer la paix et la sécurité sur le continent africain. Au départ, cette formation a consisté en une série de forums de haut niveau, quelques exemples : le Forum d’Obama avec les jeunes leaders africains d’août 2010, le Forum des jeunes Africaines pionnières de juin 2011, et le Sommet sur l’Innovation et le partenariat pour le mentorat des jeunes leaders africains de juin 2012. Ces forums avaient lieu à côté d’autres activités organisées dans les ambassades américaines implantées à travers le continent africain, plus de deux mille activités à destination de la jeunesse ! Fort du succès de cette initiative, le YALI s’est élargi, il existe aujourd’hui  trois principaux programmes : le Mandela Washington Fellowship, Le YALI Network, et les Centres Régionaux de Leadership YALI.

Intéressant tout ça ! En me renseignant, je deviens beaucoup plus tentée, motivée. Mais une once de réticence résonne encore en moi. Je fais le quart de tour, faire, ne pas faire. Non Non, oui oui… Et puis finalement hop je me lance ! Ok, je vais le faire, mais sans que personne ne le sache. Je me cache pour postuler en fait ! Mais bon c’est ma décision, au moins si je postule et que je ne suis pas sélectionnée personne n’en saura rien. Ok d’accord, il y a au moins un compromis là, mon alter ego et moi, on a finalement trouvé un consensus.

La session 8 s’ouvre, je postule, déterminée, engagée, je fais ressortir la girl power qui sommeille en moi, je donne un uppercut au 1er round, je suis présélectionnée à la 1ere phase ! Fatim un / défi zéro, de quoi faire remonter ma propre estime à 1.000 degrés Celsius. Mais le match est serré.

La 2ème phase consiste en une interview au téléphone, j’ai terrassé mon interlocuteur de l’autre bout du fil. « J’assure » comme on le dit à la malienne, je réponds de manière satisfaisante à toutes les questions. Je séduis le gars (mais n’allez pas imaginer quoi que ce soit, Lol) j’ai de plus en plus confiance en moi. Je sens que ça va marcher.

Après tout ça, je passe mes journées à guetter ma boîte email en espérant tôt ou tard recevoir le fameux message. Et puis un jour je reçois un message :《Félicitations! Vous êtes sélectionné(e) pour la session 8 de formation du Centre Régional de leadership YALI DAKAR. La session 8 du CRL YALI DAKAR va démarrer de manière effective le 16 octobre pour une durée de 5 semaines à Dakar au CESAG.》

Crédit Photo Fatim Toure
Crédit Photo Fatim Toure

Incroyable ! J’ai réussi ! Je suis sélectionnée. Je saute alors de joie, comme une petite-fille de 10 ans face à une friandise. Je suis tellement contente, mon Dieu ! Après toutes ces craintes, tous ces doutes et toutes mes peurs, j’ai enfin relevé les défis. Je suis une championne !


En Route Pour TOMBOUCTOU : Aventure ou Déception? ( 1ère Partie)

Crédit Photo Fatim Toure
Crédit photo Fatim Toure

De loin que je me souvienne ma 4ème année à l’école primaire a été bercée par les cours d’histoire.
L’histoire de mon pays : le MALI. Dans cette matière d’histoire on sillonne toutes les régions du Mali, de la Ie région à la VIIIe région, avant qu’elle ne soit 10.
Et une région avait particulièrement attiré mon attention, la ville mystérieuse, la cité des 333 saints: TOMBOUCTOU. Une ville dont le nom a traversé des fleuves et des mers, une ville dont le nom a fait le tour du monde. Patrimoine mondial de l’UNESCO, une ville où jusque-là je n’y étais pas encore Allé mais où je me voyais déjà. En écoutant mon maître narrer je m’imaginais déjà cette belle ville. Les yeux pétillants d’enthousiasme, Je l’imaginais, Le peignait à ma compréhension, à ma vision de petite-fille de 7 ans…
Les jours se suivent et se ressemblent. Des années passent, j’assiste avec royauté au mariage de ma grande sœur, il faut avouer que je suis une grande diva qui se croyait trop spéciale et ne passait son temps qu’à rêvasser à un avenir meilleur. Ce mariage était donc pour moi l’occasion de me faire encore plus beau que je ne l’étais déjà… (rire… mais pas trop… parce que oui je suis belle… enfin je crois… je l’espère… bon je me convaincs de cette vérité… point!)

Pour ce mariage se focalisait toute mon attention mais un détail me titillait… Le mari de ma grande sœur qui sera bientôt mon beau-frère était alors un natif de Tombouctou. Hasard ou prémonition? Ce petit détail était peut-être un signe du destin. En tout cas pour moi. Je me suis dit que peut-être dans un avenir lointain je me rendrais à Tombouctou. Mais ce n’était vraiment pas ma priorité.
Fatim Touré (moi) se devait de remplir ses fonctions de star (rire). Le mariage se passa merveilleusement bien. Ma grande sœur et son mari partirent à Tombouctou où mon beau-frère avait pris fonction.
4 à 5 ans plus tard, un beau matin je reçois un appel de ma grande sœur. Qui m’invita à la rendre visite. où? à Tombouctou bien sûr! S’ensuit notre conversation:
– hey salut… i bédi? Et à Bamako? Ça roule?
– oui salut… bien… On est là… tranquille…
– euh au fait ça te dit de venir passer quelques jours chez moi. Je m’ennuie loin de Bamako et un peu de compagnie me ferait vraiment du bien.
– ah bon? euh ok. D’accord. Oui ça me dit. Ainsi prenait fin notre conversation.
Contente? Je ne saurais expliquer mon émotion. Un mélange de curiosité et de gaieté, un air d’aventurière se dégageait en moi. Après tout rien ne me retenait à Bamako. Je venais de finir l’université et ma vie devenait une routine. Chose qui n’était pas bien pour mon statut de star. Je devais changer d’air et finalement je me décidai.
Me voilà enfin prête pour mon premier vrai voyage.

En route pour TOMBOUCTOU.

Youhouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu…


Courage et détermination 💪

Une Dame
Femme battante

La réussite !
Chose à laquelle nous aspirons tous, ce qui est sur, c’est que tout le monde veut réussir. Mais comment ? Y a-t-il une recette miraculeuse pour réussir ?
Déjà petite, j’avais la rage et la détermination de venir à bout de tout ce que j’entreprenais.
Mes études primaires se sont pratiquement bien passées, j’étais assidue en classe, parmi les premiers et les plus méritants. Ça me rendait heureuse et j’ai compris à ce moment-là que c’est ce que je voulais dans ma vie, mériter et être reconnue pour mes efforts.
Les études secondaires se sont aussi bien passées. Ça n’a pas été facile, mais j’ai pu tenir le coup. Avec quelques exercices matinaux dès 4 heures du matin, des cours privés et la volonté, j’ai pu intégrer le monde universitaire.
Les choses se sont un peu corsées parce que l’université publique de mon pays n’a ni le niveau, ni la capacité, ni l’envie de donner aux étudiants les supports intellectuels dont ils ont besoin. Tant bien que mal, je suivais les cours magistraux, y participait malgré le brouhaha, l’indiscipline, le manque de volonté de certains étudiants et surtout l’absence inexplicable de certains professeurs.

Que faire à part persévérer . Si on n’a pas les moyens de s’offrir des études universitaires privées ou de hautes études à l’étranger, il faut faire avec les moyens du bord, c’est-à-dire rien, Juste se contenter d’une qualité minable d’études dans des situations décevantes. Bref, avec quelques hauts et Bas, j’ai finalement obtenu ma maîtrise en droit privé des affaires et droit bancaire.
J’étais tellement heureuse, moi qui avais tellement hâte de finir mes études universitaires, moi qui étais tellement pressée d’entrer dans le monde professionnel. Me voilà enfin prête pour entamer un nouveau chapitre de ma vie.
Mais je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait.


EN ROUTE POUR TOMBOUCTOU (Part 2)

 

La date du voyage pour Tombouctou approchait à grands pas. Je devais me préparer. Une diva comme moi ne pouvait se déplacer comme ça, les bras ballants. Je devais faire ma valise mon sac et quelques courses et shopping s’imposaient vus mon statut de star ( rire… que dis je? Shopping? je n’ai pas un rond je suis fauchée comme un trou alors je ne vais pas me mentir à moi-même) bon je rectifie le tir, je devais purement et simplement faire ma valise. Alors je réfléchis au dress-code à adopter durant mon séjour.

Tombouctou était réputé pour sa piété et sa dévotion à l’islam. Dû dire des gens Tombouctou est l’une des villes les plus religieuses du Mali d’où le nom des 333 saints. L’histoire raconte que dans l’esprit des populations de Tombouctou, les saints sont des savants, des modèles de vertu qui ont consacré leur vie à Dieu, une vie marquée par des miracles qui constituent une grande sagesse accordée par le tout-Puissant à ses amis. Les saints sont donc des amis de Dieu qu’on honore sans les vénérer, la vénération et l’adoration revenant à Dieu seul. Aussi le saint a un grand mérite auprès de Dieu et Dieu dans son infinie bonté peut exaucer les vœux du demandeur par égard à ses amis.
De ce fait, en connaissance de cette histoire je ne devais et ne pouvais ni offenser les saints esprits de la cité mystérieuse ni offenser les sages de la ville. Donc je m’empressai de faire ma valise avec plus de wax et de Bazin et quelque Jean et haut(Ah je ne pouvais quand même pas me priver de mes jeans et de mes jolis hauts pendant tout ce temps… Oui oui Je l’accepte je suis dénaturée Lol… Je ne peux pas vivre sans me mentir à moi-même Lol…)Je prenais avec moi quelques chaussures et sacs plus mon accessoire préféré: mes perruques! (Comprenez que je suis une fille chauve avec moins de cheveux qu’un œuf… donc pour sauver les apparences et le peu de soi-disant beauté qui me restait je devais tisser lien avec les perruques.)

Mon grand frère alla me payer mon billet à l’auto-gare de la ville. Mon départ était prévu pour 15h 00.Je me sape comme une femme d’affaires qui s’apprête à prendre son vol pour régler une affaire d’État. Je me maquille et porte ma perruque préférée assortie à mes louboutins ( mais attendez! Je suis sérieuse là? Je porte des louboutins pour voyager en autobus. Ma folie a donc dépassé les limites imaginables du possible?) Mais ce n’était pas bien grave pour moi. Mon grand frère m’accompagna en taxi à la gare avec mes bagages. Je fis croire au voisin du quartier que je me rends à l’aéroport et que je voyage par vol ( trop drôle, je sais, Je suis vraiment malade …)

On arrive à l’auto garée. Mon frère m’aide à enregistrer mes bagages. Je sens bizarrement des regards sur moi, je comprends très vite que c’est dû à mon style et surtout aux fameuses chaussures Louboutin que je porte. j’imagine qu’ils sont étonnés. Mais je m’en foutais royalement. Le contrôleur fit l’appel des passagers et je monte dans le bus m’installer tout près de la fenêtre, point stratégique pour pouvoir être observatrice de ce qui m’attendais. Ils donnèrent le signalement et nous voilà en cours de route.

Le voyage pouvait commencer!!

Mais si seulement je savais.