Yali Dakar tu resteras à jamais dans mon coeur. Séjour, Moments Forts, Souvenirs et Au Revoir plein d’espoir.
Mon début au Yali Dakar n’a pas été facile. J’étais stressée, timide, j’avais du mal à m’intégrer et surtout à laisser les gens rentrer dans ma vie. Bizarrement j’avais une peur bleue de m’affirmer. Qu’est-ce qui se passe chez moi? Telle est la question que je me posais sans cesse. Je ne profitais point de mon séjour, bipolaire et mentalement dérangée que je suis, J’ai même pleuré en douce dans ma chambre, j’ai eu des doutes sur ma venue et au final je me demandais sincèrement ce que j’étais venue chercher au fameux YALI. Je ne me sentais pas à ma place, au milieu de toutes ces personnes la plupart extraverties.
C’était sans savoir le pouvoir mystique du Yali Dakar ( pouvoir mystique par ce que le YALI a le don de changer n’importe quel être humain).
En effet, les choses ont commencé à bouger pour moi quand on a commencé les activités.
La retraite qui nous a permis aux uns et aux autres de se connaître, de se découvrir, de faire une connaissance du « moi intérieur« . Avec de nombreuses séances avec ces facilitateurs impressionnants, j’ai pu découvrir ce qui est caché en moi.
Commencent nos modules avec les différents professeurs. Des cours de développement personnel qui m’ont énormément ouvert les yeux sur beaucoup d’aspects de ma vie. Des cours de leadership qui ont réveillé la girl Power qui sommeillait en moi. Des séances intenses de remise à niveau, de maîtrise de soi ou face aux souvenirs douloureux chacun de nous (les membres de mon programme) ont pleuré comme des madeleines, hommes comme femmes, du fait de raconter son histoire ce jour-là, J’ai senti de l’amour, de la solidarité et du soutien planer dans le programme Civic leadership.
Le Yali Dakar c’est aussi les expéditions pédagogiques, où on nous envoyait sur le terrain dur et inconnu de la ville de Dakar, avec ce soleil chaud et cette belle langue wolof qu’on ne maîtrisait point. Ce jour-là bon nombre de yaliens ont relevé les défis et prouvé leur leadership certes ça n’a pas été facile mais on a tous relevé les défis. Nous avons pris part à la visite de l’emblématique Île de Gorée. Au lac rose. De la randonnée pédestre. Au monument de la renaissance. Nos soirées Karaokés à l’hôtel Ghanalé. Des anniversaires et des petites soirées. Nos cris intempestifs dans les bus et cars lors de nos sorties en ville. Que d’expériences exceptionnelles.
La dernière semaine est encore plus intense, en plus du programme chargé, nous devrions aussi travailler sur nos projets personnels, le projet qui nous a permis d’être sélectionnés, le projet pour lequel on est là. Ça n’a pas du tout été facile surtout pour beaucoup comme moi qui était juste à l’étape d’idée sur son projet. Beaucoup d’entre nous ne dormait point, c’était des nuits blanches et des jours d’exercices. Mais l’amour et la passion que chacun de nous avait pour son projet nous ont permis de braver cet obstacle, ne dit-on pas que la foi soulève des montagnes, eh bien ce dicton m’a été confirmé au Yali Dakar.
Les derniers jours commençaient à se faire sentir, on savait tous que c’était le moment des au revoir. Personnellement j’ai toujours pris le dessus sur mes sentiments. J’ai pu garder pour moi ce que je ne voulais pas que les autres voient en moi. Et alors que les autres commençaient à stresser et à sentir le manque. Moi personnellement, je me disais assez forte pour supporter la séparation, de toute façon y seront pas morts d’hommes, qu’on n’exagère pas les choses. Je me souviens qu’un jour une alumni nous avait dit : <<préparer vos larmes, pas des larmes de tristesse mais des larmes de joie >> j’avoue que sincèrement j’ai pas du tout pris ce conseil au sérieux. Et pire je m’en suis même moquée; dans ma tête je me disais sérieux les gens exagérés trop quoi, ça n’en vaut pas le coup, pourquoi en faire tout un plat? Personnellement je n’aime pas les histoires à l’eau de rose ou parler de mes sentiments. Pfff ce n’est pas moi qui vais me ridiculiser devant plus de 100 personnes, je suis forte et je sais me contrôler.
Le dernier jour est bizarre, oui c’est une journée et une soirée bizarre, tantôt on s’amusait comme des fous, surtout que c’était notre soirée culturelle et la remise de nos attestations tant convoitée, tantôt on se ramollissait vu qu’on voyait l’heure qui défilait. La soirée a fini en beauté, chaque pays a fait une prestation riche en découverte, on a voyagé à travers les chorégraphies, les tenues traditionnelles, les langues locales, les chansons glorieuses, et les histoires comtées par les différents pays.
De retour au CESAG, je sens déjà mon cœur qui se serre, qui bat à 100 à l’heure. Je ne comprends rien. Dans ma tête je me dis mais non ça va passer. Eh bien figurez-vous que cette fois-ci ça n’a pas passé. Le premier pays qui devait partir était le Cameroun, j’ai eu un peu de mal à dire au revoir au Camerounais, je me suis juré de ne pas pleurer, avec Olivier j’ai eu une petite discussion, j’ai aidé Christian à faire sa valise, j’ai papoté avec Laure, que j’aime affectueusement appeler ma neige glacée. J’ai serré si fort Khadidiatou l’homonyme de ma mère que j’adorais tellement. On les a raccompagnés devant la porte. C’était difficile avec les aux revoirs, les gens venaient de tous les côtés, s’ensuivent les accolades, les bisous, les petits mots, les embrassades, les câlins et surtout les pleurs. Non ne pleure pas, non ne pleure pas, telle est la phrase que me chuchotait mon alter ego. J’ai dû puiser toute l’énergie qui était en moi pour ne pas céder. En les voyant partir j’ai senti un pincement dans mon cœur, serait-ce la dernière fois que je verrais ces personnes? Mon Dieu c’est vraiment dur.
je retourne dans ma chambre pour les dernières vérifications parce que c’était à notre tour de partir, on sera quatre Pays à donner au revoir ensemble, le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Niger. C’était trop. Tant bien que mal, je sors avec mes valises. Ça y est, c’est le moment de se donner au revoir, rholala… je vois des yeux rouges de douleurs, je ne peux plus me cacher, les larmes explosent, je sanglote, impossible de m’arrêter. C’est impensable de m’imaginer que je ne verrais « peut-être » jamais ces personnes. Je n’arrive plus à contrôler mes larmes, même le cœur le plus dur à céder ce soir-là.
Mon Yali Dakar c’est aussi ces moments de soutiens et d’amours qu’on avait les uns pour les autres:
• Je pense à Épiphanie qui a perdu son père au Cameroun alors qu’elle était au Sénégal, ce fut un moment très dur pour l’ensemble des yaliens, on était devenu une famille, j’étais personnellement triste pour elle, parce que je sais combien ça fait mal de perdre un parent. La pauvre a dû interrompre son séjour pour retourner au Cameroun. Mon salut va à l’endroit de son défunt père, paix et salut sur lui ainsi qu’à toutes nos proches parties trop tôt.
• Je pense à notre bébé Yali, le fils de Sindy Mossi Bambara du Togo, le plus béni des bébés parce qu’il a fait les 5 semaines avec nous au campus, il était chouchouté par tous, j’admirais la force et le courage de Sindy Mossi Bambara qui a osé venir avec notre bébé Yali Adriel Galyam, qui a tout juste eu 1 an la clôture de notre formation, ceci dit suivre les cours jusqu’au Sénégal, c’est un de mes exemples de femme forte parce que je ne sais pas si j’aurais pu faire pareil.
•Je pense à Grâce du Togo qui nous a bien chauffé avec son « banc ou bain d’amour » 😂😂 désolée Grace Anade, nous là on ne cherche pas à comprendre on dit ce qui nous passe par la tête 😂😂 en tout cas elle nous a bien réveillés lors de nos activités avec la fameuse phrase » C’est chaud? C’est chaud? » dans ma tête je me disais eh la go, faut pas nous brûler ici deh Lol.
• Je pense à notre phrase mythique » merci d’exister« . Merci d’exister est le symbole du Yali Dakar session 8, le Punchline si j’ose le dire. C’est une phrase que j’aime particulièrement parce que le sens et la portée de cette phrase en disent longs.
• Je pense à Brice du Togo, mon Brice, enfin le Brice de tout le monde, cet homme que j’admire tellement a le don de faire rire n’importe quel être humain. C’est une bonne personne et son cœur est pur. Brice m’a aussi beaucoup aidé lors de mon séjour. Il m’a conseillé, soutenu et encourager.
• Je pense à Yacoub de la Mauritanie, cet homme mi-ange mi-démon, qui m’a encouragé dans le blogging. Yacoub je garde au fond de moi l’appréciation que tu as faite sur mon blog. Merci de croire en moi.
• Je pense à Mohamed Ly de la Mauritanie et à Marie Noelline du Gabon, des personnes extrêmement cultivées, malgré leur handicap, ces deux personnes n’ont jamais baissé les bras. Ils sont la preuve que rien n’est impossible et qu’on n’a pas besoin de prétexte pour réussir.
• Je pense à la communauté malienne, ma communauté, qui est plus qu’une famille. On s’est connu tout juste quelques jours avant notre départ au Sénégal. Mais c’était comme si on se connaissait depuis des années. Nos réunions faisaient office de chamailleries, de conseils, de soutiens, de folies, de fou rire mais surtout d’accompagnement. On a tous été là les uns pour les autres. À Thera , mon président cafouillage, le grand frère qui est là pour tout le monde. À Tima, un livre ouvert, drôle et sans façon. À Dianguina, le fantôme, Sage discret et humain. À Harouna, mon préféré, mon compagnon, je squattais sa chambre comme je le voulais Lol. À Naba, ma chargée de communications à la présidence, instruite et imposante. À Maiga, mon ambitieux et fou frère, déterminé, il a la rage de réussir. À bébé Fylli, folle, alors là vraiment folle, mais courageuse et pleine de vie. À Danielle, notre Camerounaise adopté par le Mali, simple modeste et extrêmement cultivée.
Je ne pouvais rêver mieux que d’être Malienne.
Je ne pourrais pas tout citer, c’est trop, vraiment trop, j’ai déjà les larmes aux yeux en écrivant ce billet. J’ai rencontré des personnes exceptionnelles, des grands hommes qui m’ont ouvert les yeux sur la vraie face cachée des enfants de l’Afrique. J’ai rencontré des femmes qui m’ont redonné confiance en moi, qui m’ont prouvé qu’être femme est la plus belle chose au monde. Le YALI est une expérience incroyable, il faut le vivre pour le comprendre.
Mes chers yaliens, Nous sommes le devenir de l’Afrique, nous sommes les leaders de demain. Le flambeau de l’espoir. Mes chers yaliens je crois en Nous, en notre potentiel de changer le monde, en notre capacité de relever tous les défis.
Ensemble nous sommes l’Afrique!
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